Mesures en faveur d’une utilisation raisonnable des produits phytosanitaires
En 2017, le Conseil fédéral a adopté le plan d'action Produits phytosanitaires. Ce plan contient plus de 50 mesures qui visent à réduire les risques de moitié et à utiliser les produits phytosanitaires dans le sens du développement durable d'ici à 2030. Trois objectifs de protection ont été fixés: la protection de l’être humain, la protection de l'environnement et la protection des cultures.
mardi 29 octobre 2019
L'essentiel en bref
- Le plan d’action pour la protection phytosanitaire contient 51 mesures visant à réduire de moitié les risques liés à l'utilisation des pesticides d'ici à 2030.
- Ce plan prévoit notamment la promotion d'appareils de pointe à faible émission et une réduction de l’application.
- En septembre 2020, 21 des mesures prévues avaient été introduites. Les 30 autres sont en cours d'élaboration.
Concrètement, le plan d'action a pour but de réduire l'utilisation des produits phytosanitaires. Selon la règle: «Aussi peu que possible, autant que nécessaire». Comme dans la médecine, les effets secondaires indésirables doivent être réduits à un minimum. Le plan se focalise sur les substances actives avec un potentiel de risque particulier et celles qui demeurent longtemps dans les sols. On trouve parmi elles différents produits utilisés en agriculture conventionnelle, mais aussi, par exemple, le cuivre qui est utilisé comme fongicide en agriculture biologique. Il est prévu d’améliorer l’information à l’intention des utilisateurs professionnels de produits phytosanitaires. À partir de 2022, les jardiniers amateurs ne pourront acheter plus que des produits spécialement autorisés.
Des récoltes sûres et de qualité grâce aux produits phytosanitaires
La Suisse compte toujours plus d’habitants. Pourtant, dans le même temps, la surface disponible pour l'agriculture diminue de plus en plus. Cela signifie qu’il faut accroître la production agricole sur les terres restantes. Pour cela, il faut les protéger des maladies et des parasites et lutter contre les mauvaises herbes. Au cours de ces dernières décennies, la protection phytosanitaire intégrée s’est peu à peu développée en Suisse. Les mesures chimiques ne sont utilisées que lorsque les mesures préventives et non chimiques ne sont pas suffisantes pour protéger les cultures. Les produits phytosanitaires utilisés contribuent toujours de manière décisive à assurer la qualité des récoltes et les rendements.
Des mesures concrètes et des objectifs clairs
Selon le plan d'action de la Confédération, les effets indésirables des produits phytosanitaires sur les êtres humains, les animaux et l'environnement sont à limiter autant que possible. Les mesures sont regroupées en trois catégories: l’application, les risques spécifiques et les mesures d'accompagnement. Elles contiennent, outre des règles pour réduire l’application et des contrôles plus stricts, des mesures techniques, par exemple l’encouragement de véhicules de pulvérisation à faibles émissions ou une aide aux utilisateurs en vue d’une utilisation durable et respectueuse de l'environnement. L’emploi des techniques modernes, comme les robots et les drones, permet de réduire l'application et les émissions des produits phytosanitaires. Le traitement ciblé et à faibles émissions des cultures est encouragé avec des véhicules de pulvérisation modernes et une lutte mécanique contre les adventices. La recherche de solutions alternatives de protection des cultures et de techniques d'application plus précises contribuera à réduire encore les risques à moyen et à long terme.
Mise en œuvre en bonne voie
La mise en œuvre du plan d'action Produits phytosanitaires progresse selon le calendrier. Le dernier examen, effectué en août 2019, a montré lui aussi que la mise en œuvre est en bonne voie. Sur les 51 mesures, 16 avaient été introduites et 34 étaient en cours d'élaboration. La réalisation des objectifs est contrôlée en permanence à l’aide d'objectifs intermédiaires ambitieux. L’Office fédéral de l'environnement (OFEV), l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), l’Office fédéral de l'agriculture (OFAG), le Secrétariat d'État à l'économie (SECO) et Agroscope, le centre de compétences de la Confédération pour la recherche agronomique, publient une fois par an un rapport intermédiaire qui présente l'état d’avancement des travaux.
Sources
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